Le problème central aujourd’hui posé aux Chrétiens, c’est le problème de la foi. La foi ne peut plus être un conformisme ; elle n’a jamais ét頗 l’ancienne apologétique ne le montrait pas assez — la conclusion d’un raisonnement. Est-elle un sentiment ? L’homme moderne est en défiance contre toute chute dans l’irrationalisme. Mais alors, qu’est-elle en son fond ? Une expérience spirituelle, nous dit Olivier Rabut — et une expérience qui transforme l’existence de celui qui la fait. Cette expérience, l’auteur s’attache à la décrire. Il discute les différentes interprétations qui en sont données, soit par les sujets religieux eux-mêmes, soit par des sciences (psychanalyse) ou des philosophies (marxisme). Lui-même cherche à élaborer une explication aussi satisfaisante que possible. Enfin, il s’interroge sur le corrélat de la visée religieuse et pose le problème du rapport entre expérience et dogme. Olivier Rabut allie un sens spirituel très sûr à un goût de la rigueur et à une intransigeante loyauté intellectuelle. Les analyses psychologiques sur lesquelles il s’appuie, restent assez largement intuitives. Indépendamment de la contribution que ce livre apporte à la réflexion sur l’expérience religieuse, on y trouve encore ceci : le témoignage d’une foi qui se refuse à chercher dans un dogmatisme, si subtil soit-il, un refuge contre la tentation du scepticisme. À ce titre, cet ouvrage revêt — pour notre temps — une valeur hautement exemplaire.